Plonger en étanche – 1/3 : l’Initiation
Après quelques années de pratique et une petite centaine de plongées à mon actif dans divers milieux de 9 à 29°C en combinaison humide (12 mm quand j’ai toutes mes épaisseurs de néoprène sur moi), je dois souvent faire face au même problème : j’ai froid !! Et quand avoir froid signifie avoir les mâchoires qui claquent et se crispent sur l’embout du détendeur au bout de 15 minutes et des spasmes musculaires jusqu’à en avoir des crampes après 20 minutes, on peut dire que ça finit vraiment par gâcher le plaisir de la plongée.
J’ai alors vaguement envisagé l’achat d’une combinaison semi-étanche. Tous les gens avec qui j’en parle alors me disent « surtout pas, ce serait dommage, pour presque le même prix, il vaut mieux investir dans une combinaison étanche ». Mouais bof, une combi étanche, ça m’évoque tout de suite l’idée d’un matos cher, encombrant, compliqué à gérer, bref, un truc de mec, de pro, de guerrier, tekkie-style-attitude-like, mais surtout pas un truc de fashion-sirène qui serait plutôt du genre à rêver d’une paire de palmes à paillettes ! Lorsqu’un ami plongeur expérimenté en étanche me glisse une info sur une « mega promo déstockage sur une combi étanche qui serait parfaite pour moi », je finis par sérieusement caresser l’idée de plonger sans me mouiller… Je mets finalement à peine 48h à me décider. A 250€ la combinaison neuve en néoprène compressé (4 mm), je me dis que si ça ne me convient pas, je pourrai la revendre sans y avoir laissé trop de plumes… Lorsque je la reçois, je dois me rendre à l’évidence : même si elle n’est pas spécialement flatteuse pour la silhouette, ma combinaison étanche me va comme un gant ! Je vais vraiment être obligée de plonger avec… Il me faudra quand même plusieurs séances d’essayage avant de réussir à passer la tête dans l’étroite collerette sans aide extérieure… non sans sacrifier quelques poignées de cheveux.
S’ensuit une petite séance de théorie pour faire le point sur ce qui change par rapport à une humide et les principales erreurs à éviter. Mes préjugés s’estompent : ça n’a pas l’air si compliqué. Certes, il faut gérer une purge et un inflateur supplémentaires, mais ça se résume surtout à un peu de manipulation en début et en fin de plongée. Bref, l’immersion et la remontée sont les seuls moments où il faut vraiment se concentrer sur ces nouveaux éléments. Surtout, il faut bien assimiler que c’est la stab qui continue de remplir son rôle de gestion de la flottabilité, la combi, elle, ne devant servir qu’à gérer le froid.
Place à la pratique. Plongée n°1, mars, en carrière. L’eau est à 6°. Je m’équipe, chaussettes, leggin, t-shirt, polaire, j’ai l’impression de m’apprêter à partir skier. Oups, j’ai un tuyau de plus que d’habitude… ne pas oublier de le brancher sur l’inflateur de la combinaison, une fois le bloc sur le dos. Ensuite, les premières sensations ne sont pas spécialement agréables : je purge ma combi juste avant la mise à l’eau, pour avoir une chance de réussir à descendre du premier coup. Ça serre ! Je m’immerge, ouh là là, ça serre vraiment ! A 5 mètres, j’ai le droit d’injecter un peu d’air dans ma combinaison pour rétablir le confort minimal. Ouf, je respire, un souffle d’air tiède m’enlace avec délice.
Ensuite, les gestes se révèlent être plutôt instinctifs et les réflexes de plongeur acquis dans divers milieux font qu’on se sent en sécurité. Je me sens quand même un peu pataude, j’ai un peu de mal à me stabiliser au début (j’ai un peu plus de plomb que d’habitude), je reste concentrée sur l’utilisation de la stab et puis la balade se poursuit dans la zone des 20 mètres sans mauvaise surprise.
Fin de plongée, il n’y a pas eu de catastrophe, pas d’entrée d’eau. En surface, je réinjecte de l’air dans ma combi, le bonheur. Je sors de l’eau sans claquer des dents. Finalement, je ne vais peut être pas la revendre tout de suite, cette combinaison étanche… A suivre…
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